Entretien avec Stéphane Laroche, auteur de 6 romans

Au cours des prochains mois, tel que promis, vous aurez la chance de découvrir nos auteurs régionaux et québécois à travers leurs bibliographies et une série d'entrevues que j'aurai la chance de faire avec eux.  Après la publication de la bibliographie de l'auteur valdorien Stéphane Laroche la semaine dernière, je vous invite aujourd'hui à le découvrir à travers cette série de questions à laquelle il a eu la gentilesse de répondre.  C'est donc sa plume que vous découvrirez ici!  N'oubliez pas que ses 6 romans sont actuellement en circulation dans le réseau des bibliothèques de rue.  N'hésitez pas à aller les emprunter! 

1-  Quand on choisit un livre de Stéphane Laroche, à quoi peut-on s'attendre?  Qu'est-ce qui t'inspire?  

Mes histoires sont très différentes les unes des autres. Par contre, elles possèdent toutes une base commune : il s’agit d’histoires fictives, mais très réalistes et qui abordent des valeurs humaines. Des récits riches en dialogues et en personnages colorés aux valeurs qui s’entrechoquent. J’aime mettre en relation des personnages très différents les uns des autres, avec des valeurs qui s’opposent, qui viennent se bousculer et peut-être provoquer certaines réflexions. Mais mon plus grand souhait en partageant mes histoires avec les gens restera toujours de leur offrir un agréable moment de lecture.

2- Tu as publié pas moins de 5 livres en 5 ans (6 au total), touchant des lecteurs d'âge très varié. Comment choisis-tu à quel public tu t'adresseras?

En fait, le public cible dépend du sujet que j’ai l’intention de traiter dans l’histoire et de l’angle sous lequel j’ai envie de l’aborder. Par exemple, dans mon livre La casquette de Simon, j’avais envie d’écrire sur l’intimidation à l’école. Et je voulais aborder ce sujet sous l’angle d’une enquête menée par la directrice de l’école, pour donner le goût aux lecteurs de découvrir ce qui est arrivé à Simon. Dès le départ, cette histoire s’adressait clairement aux élèves du primaire. Alors, je l’ai écrite en gardant en tête qu’elle s’adressait à de jeunes lecteurs. Dans mon roman Auberge mélancolie, j’ai eu envie d’explorer l’idée que nos rencontres avec les gens qui croisent notre chemin font souvent une différence, petite ou grande, bonne ou mauvaise, dans nos vies. Et j’ai décidé d’explorer cette idée en mettant en scène des personnages qui allaient se rencontrer et se côtoyer dans un gîte touristique.  Après avoir ciblé le sujet et l’environnement de cette histoire, j’ai compris qu’elle s’adresserait à des lecteurs adultes. Je l’ai donc écrite en conséquence, avec toute la profondeur et les particularités d’un roman pour adultes.

3- Jusqu'à maintenant, une grande partie de ton œuvre touchait les enfants et les adolescents.  Tout récemment, tu as lancé ton 6e roman cette fois destiné à un public adulte.  Qu'est-ce qui t'a amené vers cette transition?  Peut-on s'attendre à ce que ce soit ta nouvelle clientèle cible à l'avenir?

Ma décision d’écrire un roman destiné à des lecteurs adultes s’est prise d’elle-même lorsque l’idée de base du récit est apparue dans mon esprit. Les thèmes que j’ai eu envie d’aborder dans cette histoire m’ont orienté vers l’écriture d’un « roman » plutôt qu’un « roman jeunesse ». Je dois dire qu’au début, l’idée d’écrire pour adultes me faisait un peu peur. Jusque là, j’avais surtout écrit des romans jeunesse. J’ai essayé de repousser cette idée, mais chaque fois elle revenait plus forte que jamais. Alors, j’ai décidé de plonger à pieds joints dans cette aventure. Le défi était gros, mais j’ai adoré l’expérience. Et j’ai tellement appris ! J’ai reçu beaucoup de bons conseils de mon éditeur, les Éditions Vents d’Ouest, pour ajouter de la profondeur au récit, du vécu aux personnages, des retours en arrière pour bien comprendre d’où viennent ces personnages et pour expliquer leur façon d’agir et d’interagir. J’ai vécu avec Vents d’Ouest une démarche de révision d’une incroyable richesse, et j’ai envie de construire là-dessus. Donc, oui, je compte bien écrire d’autres histoires destinées davantage à des lecteurs adultes.

4- Tu ne vis pas de l'écriture, tu as une famille, comment arrives-tu à écrire autant? 

Mon plus grand défi est justement d’arrimer ma passion pour l’écriture avec ma vie de famille et mon emploi de chargé de projet au Centre d’amitié autochtone. J’essaie de consacrer chaque jour un peu de temps à ces trois sphères de ma vie. Ce n’est pas toujours facile, mais je refuse d’aller me coucher le soir sans avoir consacré au moins deux heures à mes projets d’écriture durant la journée. J’en ai besoin. C’est comme du ressourcement. Je dirais que c’est presque devenu vital.

5- As-tu des projets en cours?  Qu'est-ce qui s'en vient pour toi dans les prochains mois?

Je viens de commencer l’écriture d’un nouveau roman destiné à des lecteurs adultes. Le genre d’histoire qui s’apparente à Auberge mélancolie, mais avec un contenu totalement différent. J’aime bien mon idée. Elle m’anime beaucoup. Je vais y travailler assidûment, mais je veux vraiment prendre le temps de bien faire les choses.

6- La parole est à toi.  Qu'aimerais-tu dire aux lecteurs des bibliothèques de rue?

Je dis souvent qu’on est chanceux d’être écrivain à Val-d’Or. Les lecteurs sont toujours là pour nous encourager. Les écoles, les bibliothèques, les clubs de lecture, la Ville et la librairie nous soutiennent beaucoup dans nos projets, dans la promotion et dans la diffusion de nos œuvres. Les autres auteurs aussi sont toujours là pour nous donner de bons conseils. Avec le temps, nous sommes tous devenus de bons amis qui s’intéressent aux projets des autres. Et avec ce beau projet de Bibliothèques de rue, qui fait la promotion des livres et de la lecture d’une si belle façon, et qui met en valeur les œuvres des auteurs d’ici… Quel bonheur d’écrire à Val-d’Or !

Merci Stéphane pour ta participation et ton appui au projet Bibliothèques de rue de Val-d'Or!